Mieux exploiter vos réseaux sociaux
Publié le 01 Mars 2020
Lorsqu’il est question de révolution numérique, on s’aperçoit que le secteur de l’immobilier a un train de retard. Quand le moindre restaurant est présent sur au moins un réseau social, il existe encore des agences ou des agents qui ne maîtrisent aucun de ces media voire qui refusent systématiquement d’y figurer.
Et pourtant…
Des statistiques éloquentes
Chaque année, We Are Social et Hootsuite, respectivement agence de marketing mondiale et plateforme de gestion des médias sociaux la plus utilisée au monde, lancent conjointement une énorme étude mondiale permettant de connaître les statistiques de chaque pays en matière de réseaux sociaux.
Ces statistiques sont tout simplement bluffantes. Sur une population de 11,53 millions d’habitants, 10,86 millions utilisent internet, soit 94% de la population et 7,5 millions des Belges sont présents sur les réseaux sociaux, soit 65%.
Comment encore se poser la question de savoir si, en tant qu’agent immobilier, on désire rejoindre ces communautés ? Comment peut-on encore choisir de fermer la porte à 65% de son potentiel ? Le temps moyen passé quotidiennement sur internet par la population belge est de 5 heures quotidiennes dont 1h30 consacrées aux réseaux sociaux. 1h30 durant laquelle tout commerçant a la possibilité de prendre contact avec son prospect.
77% des utilisateurs d’internet ne se servent que du mobile… et certaines agences offrent encore un site sans fonctionnalités responsives et donc sans possibilité d’utilisation réelle sur mobile… A l’heure où bon nombre de gens se persuadent du déclin de Facebook, il reste le second réseau social fréquenté (77%), juste derrière Youtube (81%), pendant qu’Instagram arrive à 42% d’utilisateurs, 29% pour Linkedin, 26% pour Twitter, 25% pour Pinterest… Facebook et Youtube restent donc les grands champions des réseaux.
Des publicités toujours plus efficaces
Les offres publicitaires des réseaux offrent des résultats sans cesse plus qualifiés, plus efficaces et mieux contrôlés. Les utilisateurs belges de Facebook cliquent en moyenne 11 fois par mois sur une publicité. Les outils professionnels mis à disposition par Facebook comme le Facebook Business Manager sont de plus en plus qualitatifs et permettent des campagnes ultra précises, ultra ciblées et qualifiantes comme aucun autre media précédent n’a jamais pu le permettre.
Imaginez un monde où vous pouvez choisir précisément quel public verra, à quel moment de la journée et dans quelles circonstances, votre pub. Facebook, Youtube et Instagram le permettent. Des possibilités de ciblage quasi infinies vous permettant de toucher vos prospects, de les retoucher selon leurs réactions et de leur proposer un contenu qui les intéresse réellement. Aucune publicité papier ne permettra jamais cette précision.
De la bonne pratique des réseaux
En tant que spécialistes en réseaux sociaux pour les agences immobilières, nous sommes en contact quotidien avec ce secteur que nous observons à la loupe. Depuis deux ans, on peut sentir une prise de conscience progressive de l’intérêt de ces réseaux. Cependant, cette prise de conscience va de pair avec une méconnaissance des bonnes pratiques liée à l’absence de fréquentation réelle de ces médias. Comment bien comprendre le principe de la publicité radio lorsque l’on n’a jamais possédé de radio soi-même ?
Le premier pas pour bien communiquer sur les réseaux et réussir son arrivée dans le domaine est d’abord de comprendre comment chaque réseau fonctionne et donc, d’en devenir un utilisateur. Se former, apprendre les rudiments, comprendre la différence entre un profil et une page, entre la publicité basique du “boost” et la publicité professionnelle du Business Manager ou celle du réseau Display, voilà une bonne façon d’entamer sa conversion numérique. Il existe bon nombre d’organismes de formation qui peuvent vous aider au moins à comprendre les outils, sans pour autant passer par votre neveu de 16 ans qui “s’y connait bien, il y est tout le temps”. La première pratique pour une bonne entrée dans les réseaux sociaux reste donc la formation. On ne peut pas entreprendre une mutation dans ses pratiques publicitaires sans les comprendre. Même si vous envisagez de déléguer à une agence professionnelle, vous ne pourrez comprendre son travail et les résultats de ce travail qu’en maîtrisant un minimum le domaine.
Quel réseau pour quel domaine ?
Vous êtes un fervent admirateur des grands Twittos de la Twittosphère et voulez cartonner sur Twitter ? Gardez en tête qu’en Belgique, Twitter ne concerne “que” 26% des utilisateurs des réseaux sociaux. Vous pouvez choisir de devenir LE premier agent immobilier qui cartonne sur ce réseau mais votre stratégie devra être novatrice et ne pourra donc toucher “que” 26% des Belges présents sur les réseaux sociaux.
Tenez en compte que les pratiques sont différentes région par région. Elles sont différentes à Bruxelles (où beaucoup de gens sont, par exemple, présents sur LinkedIn) et dans une région ultra rurale où les utilisateurs seront plus actifs sur Youtube et Facebook.
Vous faites dans le B2B ? LinkedIn sera votre compagnon de route. Vous vendez essentiellement des biens aux primo-acquéreurs ? Envisagez Instagram et son public plus jeune (71% des utilisateurs actifs ont moins de 35 ans) mais n’oubliez pas une évidence : l’immobilier ne compte pas parmi les secteurs les plus tendance sur ce réseau. On est sur Instagram pour “voir de jolies choses” ou “suivre des gens”. On n’y est pas pour trouver la maison que l’on cherche, à la différence de Facebook.
Chaque réseau couvre donc des objectifs différents qu’il est nécessaire de bien comprendre pour établir une vraie stratégie efficace, c’est le second point à prendre en compte avant de vraiment vous lancer.
La loi de l’engagement
Prendre quelques cours puis choisir son réseau, c’est un premier pas. Mais créer du contenu en dépit du bon sens peut ensuite vous coûter cher.
C’est une des plus grandes difficultés des réseaux : comprendre l’algorithme et s’y adapter efficacement. La plupart des débutants pensent que, s’ils ont 100 abonnés à leur page, ces 100 personnes verront leurs publications. Faux et entièrement faux. Les réseaux n’ont qu’un objectif : fidéliser leurs utilisateurs. Pour cela, ils souhaitent réellement leur offrir la meilleure expérience possible. Cela explique et justifie parfaitement qu’ils contrôlent ce que les utilisateurs voient en fonction de leurs goûts et centres d’intérêts. Si un utilisateur déteste le football, lui montrer du football équivaut à le faire partir. Mais s’il adore ce sport, lui en montrer plus régulièrement garantit son retour récurrent.
Comment les réseaux savent-ils ce que l’utilisateur aime ? Grâce à son ENGAGEMENT. Chaque fois qu’un utilisateur réagit à un contenu, il confirme ou infirme son intérêt au réseau social sur lequel il est présent. Plus vos contenus généreront de l’engagement, plus ils seront estimés “montrables” par les réseaux.
Si vos publications ne génèrent que très peu de réactions, retenez que cela entraîne un quasi-bannissement de vos contenus. Lors de la création de votre page, si vous postez du contenu qui n’intéresse personne (et que personne ne like, ne commente ou ne partage), vous apprenez à Facebook que votre contenu n’a aucun intérêt aux yeux des utilisateurs. Lorsque les clients arrivent en agence de communication, il n’est pas rare que notre travail soit rendu bien plus difficile par des débuts de ce genre car il nous revient de travailler dans l’autre sens et de réapprendre à Facebook l’intérêt du contenu.
Dans le meilleur des cas, vos publications sont montrées NATURELLEMENT (= sans payer) à 20 à 25% de vos followers (pour une page avec un taux d’engagement oscillant entre 4 et 25% par publication, ce qui est le signe d’une page en excellente santé). Dans le pire des cas, vos publications ne seront montrées qu’à moins de 3% de vos followers ! Vous comprenez dès lors l’importance vitale d’une bonne création de contenu !
Quoi, quand, comment ?
Etant donné l’importance cruciale des contenus postés, vous comprendrez que privilégier la qualité de vos posts est vitale. Heureusement pour le secteur immobilier, les annonces de biens, pour peu qu’elles soient attirantes (qualité des photos, vidéos, textes) génèrent assez aisément de l’engagement puisqu’elles rentrent dans la catégorie “service” : vos abonnés sont là pour ça, vous leur offrez ce qu’ils demandent. Le reste de votre contenu, plus corporate, se devra donc d’être extrêmement bien pensé pour ne pas faire chuter vos statistiques.
La question du moment idéal est très simple : vos statistiques seront la réponse. Chaque page offre des statistiques suffisamment poussées pour déterminer l’heure idéale pour poster. Vous pourrez également déterminer quel type de contenu vos utilisateurs apprécient le plus.
Tester, tester et retester
Et c’est là l’énorme avantage des réseaux sociaux : les statistiques hyper concrètes qu’ils génèrent quand on sait les lire. Il ne faut pas oublier que sur les réseaux, TOUT est analysé. Cela vous permet donc de faire un réel apprentissage de votre audience, de ses réactions et de la façon dont vous devez vous adresser à elle. En général, il est conseillé d’agir activement par phases de tests. Postez, observez les publications qui génèrent de l’engagement et réagissez en fonction.
Bien des métiers
Il est évident qu’un agent débutant ne peut s’offrir les services d’une agence de communication. C’est donc, comme nous l’avons vu, le moment de vous former pour éviter les erreurs. Mais pour les agences établies, quelle solution sera la plus efficace ? Bien gérer des réseaux sociaux nécessite en réalité l’intervention de toute une équipe : professionnellement, en général, un analyste, un rédacteur, un graphiste, un vidéaste interviennent sur vos réseaux. Certaines agences bien connues ont investi dans toute une équipe pour gérer leur marketing. D’autres font appel à des sous-traitants. La meilleure dans ces deux solutions ? Elles se valent. La pire ? Engager
une personne en estimant qu’elle sera capable d’assumer toutes ces facettes qui requièrent des qualités totalement différentes.
Bien gérer des réseaux sociaux, ce n’est pas qu’un métier mais bien des métiers. Et quoiqu’il en soit, ce n’est pas une activité qui se maîtrise en quelques heures de pratique. Entourez-vous et apprenez un maximum avant de vous lancer dans le grand bain.
Article rédigé par Chrystelle Charlier,
Consultante Senior en marketing immobilier